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Liturgie, arts et architecture à l’époque romane - Les cahiers de Saint-Michel de Cuxa. XXXIV

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Neuf

cuxa-34. Liturgie, arts et architecture à l’époque romane - Les cahiers de Saint-Michel de Cuxa. XXXIV

13 juillet 2003

diffuseur : éditions mergoil

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27,00 €

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Père Pierre-Marie GY
La liturgie à l’époque romane

RÉSUMÉ
Dans la liturgie de l’époque romane (on disait alors les “offices divins”, les “offices de l’église”), les fidèles communient moins souvent qu’auparavant et la communion au calice est en train de disparaître, mais la confession annuelle devient obligatoire et les funérailles à l’église se généralisent. En Europe occidentale presque tous sont baptisés. Le peuple fidèle, qui est presque entièrement illettré, vénère les images saintes, et le culte de la présence du Christ dans l’Eucharistie se développe : au XIIIe siècle il conduira à l’élévation eucharistique au canon de la messe et à la fête nouvelle de la Fête-Dieu. À la fin du 12e siècle un tournant spirituel éloigne la piété de celle de l’époque patristique et amorce une piété nouvelle envers le Christ et la Vierge Marie, marquée par la piété mariale de saint Bernard, puis par la dévotion à Jésus crucifié de saint François, lequel sera aussi le premier à attribuer à Noël une importance plus grande qu’à Pâques.


Manuel Antonio CASTIÑEIRAS GONZÁLEZ
Topographie Sacrée, liturgie pascale et reliques dans les grands centres de pèlerinage : Saint-Jacques-de-Compostelle, Saint-Isidore-de-Léon et Saint-Étienne-de-Ribas-de-Sil

RÉSUMÉ
La concurrence entre les grands centres de pèlerinage aux XIe et XIIe siècles a amené quelques sanctuaires à développer une politique artistique d’émulation. Dans le cas de Compostelle, sa cathédrale est conçue comme un système de citations cultuelles, architecturales et iconographiques en accord avec les besoins de propagande du siège de Saint-Jacques et son désir de remplir les vœux de ses récepteurs. Ce qui explique alors la situation particulière et l’invocation des chapelles et des autels, hauts et bas, de la Cathédrale de Saint-Jacques, l’emploi de certaines typologies architecturales évoquant Rome et la sélection de quelques images liées à la Réforme Grégorienne et l’affirmation de Saint-Jacques de Compostelle. D’ailleurs, au cours du XIIe siècle, la liturgie pascale et l’invocation des Lieux Saints semble devenir un topos dans les programmes iconographiques sur les routes de pèlerinage à Saint-Jacques de Compostelle afin de créer une iconographie d’aller et retour qui joint le sens pénitential des portails sculptés du Chemin de Saint-Jacques et le salut dans l’imaginaire hiérosolymitain.


Christian SAPIN
Cryptes et sanctuaires, approches historiques et archéologiques des circulations

RÉSUMÉ
À travers de nombreux exemples conservés ou retrouvés par l’archéologie entre le Ve et le XIIe siècle, on voit se constituer plusieurs systèmes de circulation entre crypte et sanctuaire dont les origines ne sont pas seulement pratiques et fonctionnelles mais contribuent à donner un sens à un des aspects spécifiques de l’architecture médiévale : la superposition de niveaux. La position des escaliers et des portes multiples traduisent, aussi bien dans des exemples d’abbatiales ou de cathédrales, une circulation dont les textes, Ordinaires ou Chroniques, témoignent rarement. De même, les traces au sol ou dans les encastrements, que relève une nouvelle archéologie, montrent des parties d’espaces “privilégiés” moins signifiées par l’architecture ou le décor de pierre que par un mobilier liturgique disparu ou par la présence à l’époque de tissus ou de rideaux.


Quitterie CAZES
Les massifs occidentaux des églises romanes de Toulouse

RÉSUMÉ
Le récent colloque publié sous la direction de Ch. Sapin, Avant-nefs et espaces d’accueil dans l’église entre le IVe et le XIIe siècle (Paris, 2002) a montré la multiplicité des fonctions, y compris liturgiques, des massifs occidentaux. À Toulouse, quatre grandes églises romanes, conservée (Saint-Sernin), mutilées (Saint-Etienne, Saint-Pierre-des-Cuisines) ou détruite (Notre-Dame la Daurade) ont été pourvues de massifs occidentaux. Leur étude menée ici, met en évidence deux séries, distinctes du point de vue de la typologie comme de la chronologie : à Saint-Sernin et Saint-Etienne étaient prévus des massifs à deux tours en façade, dans le dernier tiers du XIe siècle ; à la Daurade et Saint-Pierre-des-Cuisines, les massifs abritaient une salle haute à usage de chœur monastique ou tribune, réalisés dans la première moitié du XIIe siècle.


Anke WUNDERWALD
Les peintures murales de Saint-Pierre de la Seu d’Urgell et leur environnement liturgique

RÉSUMÉ
Les peintures murales de Saint-Pierre de la Seu d’Urgell proviennent d’une des églises du groupe épiscopal d’Urgell. Sa construction comme son mobilier liturgique, bien documentés par des sources écrites, fournissent des données importantes pour la compréhension des images peintes sur l’abside principale : en particulier la liturgie des jours de fête, qui fait évidemment référence au programme iconographique.
Mises à part les contingences locales de la décoration de l’espace sacré, le programme iconographique apparaît marqué par le contexte de la reconquête, comme par l’influence de la réforme grégorienne et des innovations qu’elle introduit.


Carles MANCHO
La peinture dans le cloître : l’exemple de Sant Pere de Rodes

RÉSUMÉ
Avec cet article, nous présentons une partie des peintures découvertes au cloître inférieur du monastère de Sant Pere de Rodes en 1991. Le sujet représenté, la Crucifixion, se caractérise par la présence des bourreaux qui écrasent les jambes des larrons accompagnant le Christ au Calvaire. Cette iconographie permet de relier ces peintures avec le Beatus de Gérone (975) ou la Bible de Ripoll (milieu XIe s.). La chronologie de la Bible de Ripoll et l’arrivée du Beatus à Gérone (vers 1078) nous permettent de supposer que ce décor de Rodes, par leur iconographie plus mûre, doit être placé vers la deuxième moitié du XIe siècle. Les données stylistiques permettent de proposer une datation vers la fin du XIe siècle et considérer que l’auteur est l’un des enlumineurs du scriptorium de Rodes. La fonction dévotionnelle est claire ; le rôle liturgique dans les processions dominicales ou pascales est moins clair. La prudence permet, seulement, d’affirmer que le fait d’embellir un espace liturgique, comme le cloître, est une évidence de son rôle pour un meilleur développement de la liturgie : “ad meliorem cultum atque decorem perduxit”.


Pascale CHEVALIER, Arlette MAQUET
Les installations liturgiques romanes dans le diocèse de Clermont
Découvertes récentes : des autels, des armoires, des chancels, des tombeaux

RÉSUMÉ
Les découvertes et analyses archéologiques récentes ont renouvelé l’appréhension de deux monuments médiévaux majeurs du diocèse de Clermont : la cathédrale et la priorale de Souvigny, une des cinq filles de Cluny. Les aménagements liturgiques de la crypte de la cathédrale sont des autels, des armoires et des niches, etc., remployant le plus souvent les restes d’un chancel carolingien. Le sarcophage remployé qui abritait les saints Mayeul et Odilon à Souvigny a été couvert par un premier monument, encadré par un ciborium avant d’être remplacé par un caveau. La barrière du chœur monastique ferme toujours la nef immédiatement à l’est du monument. Les installations liturgiques et funéraires des deux églises sont complémentaires, malgré l’apparente diversité de leurs fonctions. Autels, armoires, chancels et tombeaux permettent une meilleure compréhension des pratiques liturgiques quotidiennes de la société médiévale classique, ainsi que des évolutions de la gestion de l’espace par les différents utilisateurs des édifices cultuels.


Eric PALAZZO
L’histoire des autels portatifs par Jean-Baptiste Gattico (1704-1754)

RÉSUMÉ
Les autels portatifs médiévaux ont fait l’objet de nombreuses recherches de la part des historiens de l’art du XXe siècle. Parmi ces recherches, il faut mentionner avant tout l’ouvrage monumental de Josef Braun sur l’autel chrétien et celui, plus récent, de Michaël Budde. En dehors de ces deux auteurs, les chercheurs se sont surtout intéressés à ces objets du seul point de vue de l’histoire de l’art alors qu’ils représentent sans doute un cas unique de carrefour des disciplines : histoire, histoire de l’art, liturgie, théologie, droit canon … L’objet de la présente note est de présenter le traité sur les autels portatifs réalisé par le liturgiste italien Jean-Baptiste Gattico dans la seconde moitié du XVIIIe siècle. À tous égards, ce traité, fort peu connu, anticipe sur les travaux novateurs de Braun et Budde car il propose une approche historique large des autels portatifs.


Cécile TREFFORT
Inscrire son nom dans l’espace liturgique à l’époque romane

RÉSUMÉ
L’acte d’inscrire son nom dans l’espace liturgique, quels qu’en soient la forme et le support, n’est en rien anodin. Il se décline par rapport à des éléments architecturaux et selon une véritable géographie du sacré ; c’est ce que révèlent certaines associations privilégiées entre nomination et liturgie chrétienne dans le cadre de la célébration eucharistique, du culte des saints ou d’une prière plus informelle. L’inscription des noms des fidèles dans l’espace liturgique est ainsi plus qu’un support de la mémoire. Elle emplit des espaces singuliers qui se situent entre le ciel et la terre, elle y transforme le temps, elle y construit et y manifeste la communauté, préfigurant sur cette terre la cité céleste et l’Église éternelle.


Nicolas REVEYRON
Architecture, liturgie et organisation de l’espace ecclésial
Essai sur la notion d’espace dans l’architecture religieuse du moyen âge

RÉSUMÉ
En France, l’étude des rapports entre architecture et liturgie est plus ancienne qu’il n’y paraît. Dans cette généalogie scientifique qui remonte au XIXe siècle, Lyon tient une place à part : les enjeux des travaux sur “l’antique liturgie lyonnaise” et l’architecture religieuse du Moyen ge dans la ville avaient des implications directes dans la vie contemporaine. L’église est restée le lieu privilégié des recherches sur le thème “architecture et liturgie”, ouvertes par la suite à l’espace plus vaste des abbayes et des quartiers canoniaux. Enquêter sur les usages et les coutumes relevait quelque part d’une quête du sens, d’ailleurs amorcée déjà par les recherches lexicographiques sur l’architecture médiévale : non seulement pourquoi telle disposition et dans quel but, mais aussi quelle signification pour la liturgie et pour l’architecture. Dans ce segment chronologique du XIe-XIIIe siècle qui constitue le Moyen ge central, cette approche a aujourd’hui acquis l’importance qu’elle méritait. Mais la seule confrontation des données architecturales et textuelles ne suffit pas à embrasser la totalité de la problématique. La notion d’espace, théorisée par les spécialistes de la sémiologie et de la sémiotique, introduit dans la recherche un concept opératoire indispensable pour ouvrir à nouveau la problématique et lui faire quitter l’intérieur de l’édifice. L’abbé Chaume en a eu le pressentiment très tôt, dans ses travaux sur les premières églises de Bourgogne (1936). Il devient dès lors possible d’étudier les relations entre architecture et liturgie dans des espaces aussi divers que le chantier de construction, l’interface entre édifice et contexte bâti, l’espace institutionnel des diocèses ou des congrégations…

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