Les couvertures de tuiles en terre cuite en Gaule du Centre-Est (IIe s. av. - IIIe s. ap. J.-C.).

Pour tout archéologue plongé dans l’étude de la Gaule romaine, les tuiles, et plus généralement les terres cuites architecturales, constituent sans doute l’artéfact le plus abondamment découvert sur le terrain. Pourtant, malgré cette omniprésence, et le rôle primordial qu’elles jouent comme « premier pas du monde autochtone vers l'adoption de nouveaux schémas de construction à la romaine », la recherche sur ces matériaux de construction reste pour le moins peu conséquente.

Cet ouvrage est consacré à l’étude des éléments de couverture en terre cuite (tegulae, imbrices, décorations architecturales…) en Gaule du Centre-Est. Il s’articule autour de l’étude d’une cinquantaine de sites couvrant une période chronologique allant de la Gaule indépendante jusqu’au IIIe siècle apr. J.-C. L’étude de ces matériaux, fondée sur une méthodologie inédite, a permis de caractériser précisément leur évolution et d’aboutir à la mise en place d’une typo-chronologie qui permet de cerner la chronologie des tegulae au demi-siècle près.

A travers ce nouvel outil, il a été possible d’appréhender les circuits qui ont permis l’introduction de ces éléments architecturaux en Gaule, par l’intermédiaire des negotiatores du nord de l’Italie.Cet ouvrage s’attache également à comprendre comment ces matériaux en terre cuite, notamment les antéfixes, ont été utilisés par l’aristocratie celtique de la fin de l’Age du Fer dans une perspective d’affirmation de son pouvoir. Cette partie s’accompagne d’un catalogue détaillé des sites à tuiles tardo républicains. Pour la période gallo-romaine, cette nouvelle approche des tuiles renouvelle notre connaissance concernant l’organisation des ateliers de production et de la diffusion des matériaux en terre cuite en Gaule du Centre-Est et dans les régions limitrophes.